Tuesday, July 25, 2006
>Kialu The Wisdom of Crowds?

Beaucoup de problèmes se résolvent mieux à plusieurs que tout seul. L’histoire et le futur des sociétés humaines se basent sur cette découverte.
On résout tout d’abord grâce aux Groupes des problèmes cognitifs (ceux pour lesquels il existe une réponse à coup sûr meilleure que les autres). Un exemple fameux : la chute du cours de bourse de Thiokol de plus de 12% une demi heure après l’explosion en vol de la navette challenger en 1986. La responsabilité de ce fournisseur sera établie avec certitude six mois après ; aucune personne individuelle n’avait identifié le problème dans les instants qui ont suivi l’explosion et aucun autre fabriquant n’a vu son cours chuter autant (3% en moyenne). C’est un autre exemple d’émergence d’une intelligence collective grâce à un marché. Les « marchés d’information » ou de « prédiction », qui florissent actuellement dans différents domaines (cinéma, politique, sport, innovation…) cherchent à prédire des événements en s’appuyant sur cette « sagesse collective ».
Quelles conditions réunir pour la voir émerger ?
- La diversité : ça ne sert à rien de regrouper l’avis de gens qui pensent tous pareil. Des expériences, comme celle de Asch montre que les « pensées de Groupe » émergent très vite lorsque l’on réunit des gens et tuent le pouvoir de la diversité.
- L’indépendance : le comportement des autres a une influence sur celui de chacun et des « cascades d’information » peuvent tuer la « sagesse collective ».Exemples : les bulles spéculatives où l’on n’investit plus pour la valeur de l’investissement mais pour la valeur que vont lui conférer les autres : cela crée une cascade qui finit nécessairement par une chute vertigineuse…
- La décentralisation : les structures pyramidales tuent le pouvoir des foules ; le structures éclatées le renforcent. La révolution de l’open source est une illustration du pouvoir de la décentralisation.
La « sagesse collective » est aussi indispensable pour résoudre des problèmes de coordination. Comme les animaux, nous avons des aptitudes naturelles à la coordination : il suffit d’observer un essaim de sauterelles ou une foule de piétons pour observer que des mécanismes instinctifs inconscients sont en jeux. Nos cultures se sont aussi naturellement forgées pour apporter des réponses à ces problèmes : la politesse, l’habitude de faire la queue…Dans cette perspective l’avènement de l’économie de marché n’est qu’un prolongement, une façon de plus de nous coordonner pour créer et distribuer des ressources.
Le problème, c’est qu’en plus de se coordonner, un Groupe humain a besoin de coopérer. Or, différentes expériences de psychologie sociale semblent prouver que l’ensemble des cultures partagent une inaptitude à la coopération qui s’illustre à travers les résultats de jeux-tests comme celui de « l’ultimatum », « le bien public » ou « le dictateur ». La rationalité de nos choix est souvent grevée par notre désir de justice et d’égalité : Pourquoi payer des impôts si personne n’en paie ?
Alors comment développer des mécanismes de coopération ? Par la confiance, dont le développement à travers des instituions, un contexte, est indispensable au développement économique et social. La corruption n’est-elle pas le premier mal des pays en développement ?
Tout n’est pas perdu car il existe des domaines dans lesquels des contextes et des habitudes de coopération perdurent depuis des siècles, comme la recherche scientifique.
L’évolution des technologies et des applications web démontre tous les jours la pertinence de ces idées. Ce sont maintenant des logiciels et des systèmes qui font émerger en permanence la « sagesse collective » : google, del.icio.us, wikipedia…
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